Une vie d’écrivaine

Kim St-André-Lafrance – Entrevue

Vous connaissez tous le monde de l’écriture, que ce soit par obligation pour un cours de français ou part intérêt d’un roman que vous avez aimé. Ça peut être aussi parce que vous aimez écrire et que vous avez une imagination débordante ou simplement pour vous replacer les idées dans un journal ! La lecture et l’écriture font partie de notre vie continuellement, mais qui connait la vie d’un écrivain…? Vous savez, ce nom que nous retrouvons sur la page couverture d’un roman ou dans le bas de la dernière page d’une histoire ou d’une lettre ! Ce nom est le nom de la personne qui vous a fait rire, pleurer ou même rêver. Dans un roman, vous plongez dans le monde de quelqu’un et aujourd’hui je vous présente l’une de ces personnes!

Son nom est Sonia Alain, elle est connue autant en France qu’au Québec et j’ai l’immense honneur d’être l’un de ses « contacts ». Mieux connue pour ses histoires érotiques tel que Annabel et Max Adultes consentants, elle écrit aussi des histoires fantastiques avec Les gardiens des portes et elle touche aussi au roman historique D’amour et de haine, une véritable plongée dans la tragédie silencieuse qu’est L’empress of Ireland et, récemment, elle a même fait un tour dans l’horreur avec son roman Le petit chaperon rouge, roman qui fait partie des contes interdits.

Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille d’aller visiter:

Pour l’empress of Ireland= https://fr.wikipedia.org/wiki/Empress_of_Ireland

Pour les contes interdits= http://www.revueclairobscur.ca/les-contes-interdits-nouvelle-serie-dhorreur-des-septembre/

Bon, passons maintenant aux réponses que la fabuleuse Sonia m’a données lors de notre entretien via Messenger ?

MOI : Je commencerais avec un ; Bonjour Sonia, pourrais-tu me parler du début de ta carrière ? À quel moment tu t’es dit que l’écriture était ce que tu souhaitais faire dans la vie ?

SONIA : Bon matin! ? Alors voici ma réponse à tes deux questions :

Je m’amusais à écrire des nouvelles adolescentes, rêvant qu’un jour mes histoires seraient retenues par le milieu du cinéma. J’aimais tout particulièrement inventer de nouvelles fins à certains films comme Star Wars par exemple.

Puis, au début de la vingtaine, j’ai délaissé l’écriture de mes nouvelles pour me concentrer sur l’écriture d’articles pour des magazines qui touchaient à mon domaine (soit la petite enfance, car j’étais éducatrice). À ce moment-là, la rédaction de ces articles comblait mon besoin d’écriture.

Puis, vers la fin de la vingtaine, le besoin d’écrire à nouveau des histoires est revenu en force. Dès lors, j’ai commencé à écrire un roman historique (Le masque du gerfaut). Étant donné que l’histoire se déroulait au Moyen Âge, je devais faire beaucoup de recherches pour me documenter, mais ça ne me dérangeait pas, puisque j’adorais ce volet du travail. J’écrivais dès que c’était possible ; à ma pause au travail, le soir chez moi, le week-end. C’était comme un besoin vital. Et plus j’écrivais, plus j’avais le goût d’écrire, avec des idées plein la tête.

Une fois que mon roman fut terminé, je l’ai fait lire à mon entourage. Puis je me suis décidé à l’envoyer à plusieurs maisons d’édition. Vlb éditeur accepta de publier mon manuscrit à la condition que je retravaille certains passages, ce que je fis. Quand mon roman fut enfin publié, j’ignorais encore à ce moment-là que j’en ferais mon métier. Je désirais surtout voir la réaction du public et tenir mon roman entre mes mains. C’était une grande fierté et j’étais comblée.

Après quelques mois, en voyant la réaction du public, j’ai finalement décidé d’écrire un second roman, puis un troisième, et depuis, j’écris sans arrêt…
Entre temps, mes maisons d’édition et des personnes dans le monde littéraire ont commencé à m’approcher pour écrire des romans spécifiques (commande spéciale) et pour participer à des projets particuliers. Dès lors, je me suis mise à écrire à temps plein et quelque part en chemin, j’en suis venue à prendre conscience que c’était là ce que je souhaitais faire de ma vie.

Moi qui pense tout haut: Sachez que pour moi Sonia est un modèle, alors, en réaction à ses généreuses réponses, je n’étais pas très loquace et je ne savais pas quoi lui dire, je ne la remercierai jamais assez pour avoir accepté cet entretien. ?

MOI : Wow !! C’est énorme … Heum bon voilà !! Qui a été, ou est encore à ce jour, ton inspiration ?

SONIA : C’est l’auteure française Anne Golon qui m’a inspirée en premier lieu pour écrire mon roman historique « Le masque du gerfaut ». Adolescente, j’avais écouté l’adaptation cinématographique de ses premiers romans « Angélique, marquise des anges » (et je les écoute toujours avec autant d’intérêt après tout ce temps). J’étais tombée en amour avec ses deux personnages : Angélique et Joffrey. J’avais tellement aimé leur histoire que j’avais acheté la série au complet chez « J’ai Lu », soit 23 tomes.
Lorsque j’ai écrit mon roman « Le masque du gerfaut », j’ai décidé de donner le nom de Joffrey à mon personnage masculin en souvenir de cette magnifique série.
Cette auteure est décédée en 2017 à l’âge respectable de 95 ans. Et jusqu’à la toute fin, elle était présente dans des événements littéraires et poursuivait son rêve d’écriture. Un exemple magnifique et une grande source d’inspiration.

Mon conjoint aussi est une source d’inspiration. C’est un homme merveilleux qui m’inspire beaucoup pour la noblesse d’âme de mes personnages masculins et l’amour inconditionnel que ces hommes portent à leur compagne dans mes romans. Sylvain et moi sommes en couple depuis maintenant 30 ans, et l’amour qui nous lit fait que j’aime autant écrire des histoires d’amour.

Puis, il y a aussi ma passion qui me guide dans mon écriture. J’ai toujours adoré tout ce qui touche à l’histoire et aux mythes, et c’est pourquoi j’aime autant écrire sur ces sujets.

Si vous voulez en connaitre plus sur Anne Golon, je vous invite à aller visiter ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Golon

Moi: Pour ma part, j’espère pouvoir rencontrer Sonia aussi longtemps dans les salons de livre et bien sûr que j’irai voir les œuvres d’une écrivaine qui en a inspiré plusieurs. Sonia vit littéralement l’amour qu’elle décrit dans ses romans, raison de plus qui nous permet de comprendre pourquoi on rêve tellement avec ses histoires !!

MOI : C’est tellement inspirant que ça me donne la larme à l’œil !! Est-ce que tu savais depuis le début que tu voulais cibler des lecteurs de 16 ans et plus (je dis 16 puisque tu es connue comme écrivaine érotique )

SONIA : Oui! Je suis trop intense dans mon écriture pour écrire pour un public plus jeune. Je préfère écrire pour les 16 ans et plus, car ainsi, je peux écrire sans aucune contrainte et aborder les sujets que je désire.

MOI : Génial … Dans tous les romans que tu as écrits, lequel a été ton plus grand défi ?

SONIA : Le Petit Chaperon rouge, car j’étais dans un genre différent de ce que j’écris habituellement. De plus, il s’agissait d’une commande, et il y avait des directives spécifiques à suivre. Sans oublier que je devais m’efforcer de demeurer fidèle, d’une certaine manière, au conte original.

J’avais aussi deux mois pour écrire ce roman, ce qui était très court comme échéancier, car habituellement, je prends 6 mois (ce qui englobe les recherches, l’écriture et le travail sur le manuscrit). Je devais donc écrire rapidement, qui plus est dans un genre que je ne lis pas non plus en temps normal.

C’était donc un défi de taille, mais que j’étais très contente d’avoir relevée.

MOI : Et je t’en félicite je suis fière pour toi …. Est-ce qu’il y a des auteurs/auteures avec qui tu entretiens des relations (amicales, connaissances, etc.) avec qui tu converses et qui te suggèrent des choses… ou inversement ??

SONIA : C’est certain que nous développons des amitiés avec certains auteurs, surtout que nous nous côtoyons tout au long des différents Salons du livre qui ont lieu durant l’année. C’est toujours très agréable de nous revoir et de jaser ensemble.

Au fil du temps, nous développons aussi des amitiés durables avec certains, nous échangeons via Facebook et il arrive même de nous voir en dehors des Salons du livre.

Au début, deux auteures m’avaient donné des conseils pour les premiers tomes de ma série « Les gardiens des portes ». Et aujourd’hui, c’est moi qui apporte mon aide en effectuant un travail d’édition auprès de nouveaux auteurs chez les éditions AdA. Je conseille aussi parfois des jeunes qui ont des projets d’écriture et qui viennent me jaser durant les Salons du livre.

Mais j’aime aussi avoir un regard extérieur sur mes romans. C’est pourquoi je fonctionne avec un petit groupe de bêta-lectrices. Il s’agit de femmes fantastiques qui prennent le temps de lire les chapitres de mon roman au fur et à mesure que je les écris, et qui me donnent leur avis. C’est un premier regard qui est très important pour moi!

MOI : L’histoire des jeunes me rappelle vaguement quelque chose …. Merci d’être là quand on en a besoin (parce que j’imagine que je ne suis pas la seule )…. En dehors de l’écriture et du monde littéraire, as-tu d’autres activités ?

SONIA : J’aime beaucoup lire.  J’adore écouter des films et des séries. J’aime voyager. Et j’aime aussi faire du bricolage.

MOI : Génial !! … Pour ce qui est de tes voyages, j’ai remarqué sur tes photos Facebook que tu visitais les endroits énoncés de tes romans. As-tu parcouru tout ton univers ou pas encore ?

SONIA : J’ai eu la chance d’aller dans plusieurs de ces endroits, mais il m’en reste encore certains à découvrir et j’espère un jour avoir la chance de les visiter.
Disons que j’aime beaucoup voir de mes yeux les lieux où se déroulent mes histoires.

Devant le Colisée de Rome (Publication facebook)

MOI : C’est magique … Et pour finir, quels conseils donnerais-tu aux écrivains qui débutent ?

SONIA : Premièrement, il faut suivre ses rêves et croire en son potentiel. Deuxièmement, lorsque vous remettez un roman, il se doit d’être prêt à être publié, autrement dit, il doit être retravaillé au maximum. Les maisons d’édition reçoivent des centaines de manuscrits par année et choisissent moins de 10% des manuscrits, le vôtre doit donc ressortir du lot et être bien retravaillé. Voici donc quelques points importants à retenir : procurez-vous le logiciel Antidote pour vérifier votre orthographe, pour diminuer le nombre de répétitions de mots, pour diminuer le nombre d’adverbes généraux et le nombre d’adverbes se terminant par « ent » (ex. : amoureusement). Regardez aussi si vous utilisez souvent les mots de liaison comme les « et » et les « mais ». Assurez-vous que toutes les phrases se suivent bien, qu’il n’y ait rien qui accroche à la lecture, qu’il n’y a pas d’incongruité ou d’invraisemblance. Troisièmement, la réponse d’un éditeur peut prendre facilement six mois avant d’arriver. Il est donc conseillé d’envoyer votre manuscrit à plus d’une maison d’édition à la fois pour éviter une attente interminable.

Moi: Pour ce qui est de ses pages couvertures, Sonia à eu la chance de travailler avec le graphiste de la maison d’édition ADA, donc il n’y a pas d’essai/erreur. ?

Et voilà ce qui conclut mon entretient avec la fabuleuse Sonia Alain, je vous conseille fortement de découvrir ses romans, vous ne serez pas déçus…!

 

 

Laisser un commentaire