Septembre 1997

Septembre 1997

Dominik Lagacé

Septembre 1997, c’est le moment où j’ai vu le jour.  Un enfant d’à peine 24 semaines, entre la vie et la mort. Alors qu’une hémorragie cérébrale m’attaquait, j’étais le sujet de toute l’attention des médecins. C’est armé de ma petite âme que j’ai affronté ce premier défi à bras-le-corps… avec succès, mais pas sans séquelle.

Je  ne suis sorti de cet hôpital que trois mois après ma naissance précoce. Là où enfin mes parents ont pu me prendre dans leurs bras pour la première fois sans demander la permission à qui que ce soit. J’ai grandi et j’ai évolué exactement comme la maladie qui m’habitait et qui, d’ailleurs, m’habite encore aujourd’hui. Ce n’est que deux ans plus tard que le diagnostic tombera et que les questionnements de ceux qui m’avaient créé commencèrent. Leur fils pourrait-il vivre une vie normale? Serait-il en mesure de se déplacer où et quand il le souhaite? Son état resterait-il stable toute sa vie?

Diplégie Spastique… Un nom qui n’inspirait pas confiance, mais dans la tête d’un petit garçon, il ne signifiait rien. Ce ne sera qu’à l’âge de dix ans que j’arriverai finalement à saisir une partie de son l’ampleur alors que j’attendrai fébrilement le moment où on me transportera jusqu’au bloc opératoire. Un relâchement des talons au niveau des jambes à quelques endroits, m’avait-on dit. Je m’en suis sorti avec plusieurs cicatrices, mais avec une nette amélioration.  Entre les séances de physiothérapie et les suivis médicaux, j’ai pu avoir une vie et une allure plus naturelle!  Être semblable aux autres enfants qui, à cet âge, n’ont aucun filtre dans leur propos.

Actuellement nous sommes en 2017-2018. J’ai 20 ans et malgré tout, je me suis toujours aimé: ce que j’étais, ce que je suis aujourd’hui et ce que je serais plus tard. Je me suis toujours félicité d’avoir traversé tout ça la tête haute plutôt que d’avoir reculé à la moindre adversité, d’avoir supporté les regards, les douleurs, les rendez-vous quotidiens, les inquiétudes concernant mon état futur et j’en passe! Mais ce dont je suis le plus fier, c’est de pouvoir réaliser la chance que j’ai d’être qui je suis et de voir à quel point il est facile de se laisser partir à la dérive au moindre petit ‘’ bobo’’ que la vie nous envoie.  Pour rien au monde je ne retournerais en arrière pour éviter cette maladie, elle est mon expérience, mon authenticité au final, elle est moi, tout simplement. Sans elle, je n’aurais pas cette force intérieure.  Certes, certains jours sont plus pénibles : devoir contrer les douleurs par une médication jour après jour devient frustrant par moment. Justement, n’est-ce pas ce qui nous motive à nous battre pour le meilleur?

Si je dois résumer en quelques mots ce que je pense de mon parcours, voilà ce que je dirai : la vie est pleine de surprises et d’épreuves et il n’y a que vous qui puissiez choisir sur quelle facette vous allez mettre vos efforts.

Allez-vous combattre pour votre bien-être ou laisser tomber vos gants sur le ring?

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