Le palais des mal aimés
Au sommet d’une rivière
là où tout s’arrête
on n’entend plus les oiseaux siffler
c’est comme si le ciel s’était effondré
et là essoufflé
se tient élancé
les doigts crispés comme sur le point de pleurer
le palais des mal-aimés.
Ils baignent dans cette torpeur
cette mélancolie à faire peur
à n’en pas croire l’horreur des gens qui meurent.
Mais son souffle brisé sur ma nuque me fait me retourner vers cette saleté qu’est mon passé.
Et sur la rive d’en face mon enfance refait surface sous les traits d’un arbre qui penche vers la droite comme pour dire à Dieu : « J’ai quelque chose à te cacher, un grand secret odieux, que tu n’es pas le seul à vouloir percer. »
Mais pour voir la vérité éclater, il faudrait se regarder dans le miroir jusqu’à ce que notre reflet disparaisse plus loin que nos mirages, et on se retrouverait dans un dédale de couloirs qui ne s’arrêtent qu’à notre mort.
Mais j’ai peur de tomber par-dessus bord
dans un monde insonore où il n’y a pas de dehors
seul le noir qui te mord
qui te vole à la lune pour te faire couler dans la mer.
Et elle est là, assise sur le porche
une cigarette au bec et une bière à la main.
La fée des mal-baisées me sourit les ailes mouillées.
Elle me dit la bouche fermée.
« Ne t’inquiète pas mon bébé, tout va s’arranger. Un jour ou l’autre le ciel finira bien par arrêter de tomber et toi ma douce fleur tu sauras pousser plus haut que le malheur. »
Très beau texte !Wowww
C’est un poème tragique et magnifiquement écrit!!!